Condamnés par la justice, ils effectuent des travaux d’intérêt général à la Métropole

Nicolas effectue ses heures de Tig au sein du service métropolitain de l’inclusion sociale, qui va à la rencontre des personnes sans-abri lors de maraudes de jour.

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Depuis quelques mois, la Métropole accueille des personnes condamnées à des travaux d’intérêt général (Tig) dans certains de ses services. Il s’agit de donner du sens à la sanction, en accomplissant une tâche utile à la société plutôt que d’être incarcéré ou amendé.

Ils se sont retrouvés au tribunal, principalement pour des vols, de l’usage de stupéfiants, des délits routiers, des outrages ou des atteintes aux biens. Et ont été condamnés à effectuer des heures de travail d’intérêt général, une alternative à la prison instaurée par Robert Badinter en 1983 basée sur trois principes : la sanction, la réparation envers la société et la prévention de la récidive via l’insertion.

Nicolas, 42 ans, doit effectuer 100h de Tig à la suite d’un délit routier. Il a rejoint début février le service métropolitain de l’inclusion sociale, et participe aux maraudes de jour. « Je trouve ça utile, ça a du sens. On fait face à des problématiques sociales, c’est enrichissant. » En reprise d’études, il est en cours le matin, et sur le terrain l’après-midi. Comme lui, quatre "tigistes", c’est ainsi qu’on les appelle, sont passés récemment derrière le comptoir de la patinoire métropolitaine Polesud. « Ce sont des renforts, ils ne remplacent pas un poste », souligne Benjamin Agnel, le directeur. Quand on lui a proposé d’accueillir des tigistes, il n’a pas hésité : « On a toujours accueilli des personnes qui n’ont pas eu la vie facile, pour les aider à la réinsertion, donc c’était naturel. »

Depuis fin 2023, la Métropole a mis à disposition des services judiciaires neuf fiches de poste : accueil du public à la plateforme mobilité emploi, agent d’exploitation de la voirie, agent d’entretien, ou encore agent polyvalent à la station du Col de Porte. Une réflexion est en cours pour l’accueil de Tig collectifs, notamment pour des faits d’atteintes à l’environnement (dépôts sauvages, pollution…)

Les TIG en chiffres

105 h : C’est la moyenne des condamnations prononcées, sachant que les Tig peuvent aller de 20 à 400 heures

27 ans :C’est la moyenne d’âge des tigistes accueillis à la Métropole

92% sont des hommes

140 : C’est, en permanence, le nombre de tigistes sur le territoire de la Métropole

34% : C’est le taux de récidive des tigistes, contre 59 % pour les personnes qui sortent de prison (avec ou sans bracelet)

Le Tig, mode d’emploi

C’est le Spip, Service pénitentiaire d’insertion et de probation, qui attribue des postes aux personnes condamnées à des Tig, en essayant de coller à leurs contraintes familiales, professionnelles, géographiques, mais aussi à leurs compétences et envies. Ils ne sont, évidemment, pas rémunérés. Toutes les collectivités sont habilitées de plein droit à recevoir des tigistes. Ils peuvent aussi être reçus par des associations d’intérêt général et des entreprises chargées d’une mission de service public, mais celles-ci doivent demander une habilitation. En cas d’abandon du tigiste, soit il est replacé ailleurs, soit il devra effectuer sa peine d’incarcération ou payer son amende.

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